GP

Un journal pas intime

Juste assez d’ambition pour écrire un blog.

Par instants, j’ai le goût d’imiter le foetus.  J’ai le goût d’attirer mes genoux à mon menton, de comprimer mes poignets sur mes mollets, mes bras entassant mes jambes.  J’ai le goût d’être une masse indéfinie.  D’être un tas.  De me comprimer en une plus petite quantité de moi.  Un amas réduit de moi.

Parfois, j’ai l’appel de l’infiniment micro.  D’être un pourcentage que l’on ne prend pas en considération.  Une note loin du seuil de passage.  Un grain de poudre à bébé.  Une maille dans un tissu.  Un galet parmi tant d’autres.

Quelque fois, j’ai soif de me confondre avec la vaisselle amoncelée sur mon faux granite de comptoir.  De jouer à la cachette avec les restes de céréales qui gravitent dans la cavité du stainless.

J’ai le goût d’être une blanche dans une partition de Bach.  Une brisure dans un épi.  Une miette dans un auditorium.  Une virgule dans une tragédie.

D’autres fois, j’ai le goût d’être Jeanne d’Arc, Simone de Beauvoir, Marie Curie, Catherine Deneuve, Oprah Winfrey, Condoleezza Rice.

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Son; par Apple.

Ils sont six.  Ils sont dix.  Ils sont des milliers.
Ils sont un troupeau.
Ils sont tous jumeaux.
Ils sont blêmes avec les yeux pochés.

Ils sont las et blafards,
Ils sont vidés et meurtris,
Ils écoutent les rails qui crient,
Ils sont coincés.  De l’espace ils sont avares.

Carnivores des minutes matinales,
Monstres des sous-terrains,
Aveugles et sans fanal :
Il faut gagner son pain avec son train-train quotidien.

Spectres aux oreilles pleines
Ils sont tous reliés par ce qu’elles contiennent,
Par ce fil blanc,
Et ces bouchons déments.

Le Ipod et la cité.
Rite sacré.