Hit and run
Bénédictines au déjeuner
Belle matiné
Jusqu’à ce que
Par une berline argentée
Un écureuil soit frappé
Ça a fucké ma journée.
Bénédictines au déjeuner
Belle matiné
Jusqu’à ce que
Par une berline argentée
Un écureuil soit frappé
Ça a fucké ma journée.
Il fait soleil aujourd’hui et j’en ai profité
Coupable de m’être, hier, enfermée
Les rideaux à demi clos d’ailleurs
À rentabiliser les données illimitées du routeur
Petite caverne hypersensible
Où mon farniente se sentait répréhensible
J’ai vu plus tôt
Sur Internet tantôt
Un bébé éléphant se faire sauvé d’un profond fossé
Et j’ai pleuré
Pas longuement
Mais intensément
Lumière naturelle
N’empêche émotivité circonstancielle
Pis drette de même
Sans crier gare
On était rendus à ‘veille de l’équinoxe
Demain on pourra s’dire,
Qu’hier encore, c’était l’été.
J’feel plate
J’fais la patate
J’bois un bloody
Pis j’pense à toé
Interprète pas pire de Don Juan
Pro du karaoké de chantage de pomme
T’es le seul que j’vois dans l’atrium
Je me goinfre à ta compote de pommes d’Adam
Les saisons en jachère
On canne pour l’hiver
La dépense paquetée de pots Masson
On reste à ‘maison.
Rajoute une p’tit couverte
Sous ta duvette
Rentre les plantes
Et ressort ta mante.
Le vent fait grelotter les stores
On imite de la coutellerie
Emboîtés l’un dans l’autre, corps à corps
Dans notre royaume temporaire : le lit
J’suis concentrée à ne pas compter
Le peu qui nous reste du sablier
La réelle réalité qui nous guette
Qu’en cet instant on rejette
J’me synchronise à ta ventilation
Inspire expire à ton tempo
En me laissant choir, mais pas trop
Sur ta poitrine et ses pulsations
On grouille en paire
Mon nez accoté sur ta colonne
J’te renifle telle une gloutonne
Y’a rien d’autre à faire que d’se laisser faire
Le toupet huilé
Des lunettes teintées
S’étale le foin en balles
Guimauves rurales
Des champs de canola, regarde
L’horizon jaune moutarde
Brise de purin
Y’a du bon dans l’anodin
J’ausculte les plates-bandes sans jamais faire mon deuil,
Espérant tous les tours en débusquer un à quatre feuilles.
« Tiens, laisse-moi »
T’as dit.
Tout bonnement.
Pas en m’infantilisant.
Pas que j’étais pas capable.
Tu l’sais que j’suis capable.
J’te laisse que rarement m’ouvrir la porte,
Ou traîner mes groceries à mon Escorte.
J’ai glissé le cut entre mon Lipsyl.
T’as naviguer quelques de pouces vers moi, subtil.
Assez proches pour que je sente ton shampoing,
Tu m’as pelotonné les mains.
En deux coups de pierres frictionnées,
J’étais allumée.
Ça aura pris un Bic,
Pis de la bourrasque.