Pow-pow miaw.

par GP

Ce soir n’est pas comme tous les autres soirs.
Ce soir, j’ai peur que mon chat meure.
Pas une peur irrationnelle et non fondée.
Une vraie crainte. Une hantise même.
Sentie, ressentie.

J’étais fatiguée et ne le suis plus.
Je sais toutefois qu’à un moment, je devrai sombrer.
J’éprouve désormais du dégout envers Morphée.

Je n’aime pas vivre à la ville.
Car dans la métropole, on ne peut pas enterrer son chat.
Où bon nous semble.

Devrais-je l’enrouler? La congeler? Pour l’apporter?
Ma petite bête.

Elle meurt et c’est le tiers de ma vie de colocation qui disparaitrait.
Comme si ça n’avait jamais existé.
En un moment, en quelques convulsions.

Si docile et bienveillante, elle ne me dira rien.
Elle attendra que je ne la voie pas pour s’exécuter.

Si elle pouvait, en guise d’adieux, elle m’écrirait une lettre d’amour.
Un poème, un roman.
Une trilogie.

Mais je ne trouverai, à la lumière d’un jour qu’on se souvient pour toutes les mauvaises raisons, que quelques croquettes à mi mâché et des poils sur mes chandails.

Blessée par une insolente justice, je me frayerai un chemin vers le bois.
Avec des yeux de junky, ayant braillé d’avoir réalisé trop tard l’absurdité de préparer la cage.
Le plus solitaire 200km: unique du cortège funèbre.

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