Le gros.
par GP
Il est tôt. Je me suis fait réveillé par la sonnerie agressante de mon cellulaire. Je me fais du café. Machinalement. Je bois. Je vais sur le patio. Assise. Une voiture montée, noire délavée accoste le stationnement. Un sticker d’un petit bonhomme qui fait pipi avec gommé au pare-choc. Un homme se tire de la place du conducteur, pose ses bottes sales sur l’asphalte. Il cri. Aborde son ami et dit, trop fort : «j’sors-tu les affaires du coffre le gros?»
Je me surprends, assise, seule, trop en a.m., a faire une face de dégoût spontanée. J’articule en sourdine «L-E G-R-O-S». S’en suit un haussement de sourcils réticent et un rire étouffé de parti-pris.
Deux possibilités se donnent :
a) je suis snob
b) je suis trop facilement porté à juger promptement