par GP

On dit des choses faciles ou intouchées depuis un moment, que c’est comme faire du vélo, que ça ne se perd pas. J’ai déjà eu un accident de vélo.  Je me suis cassé le bras au niveau du coude et j’y ai déplacé le cartilage.  J’ai eu le bras, de la main jusqu’à l’épaule, dans le plâtre.  Aujourd’hui, quand j’embarque sur un vélo, j’ai la frousse de tomber.  Je pédale tout de même de plus en plus vite, détrônant mes traumatismes, défiant mes capacités, pour aller un peu plus vite, pour sentir mon cœur prendre de l’expansion.  Je me rends jusqu’à avoir le souffle court.  J’halète comme un chien. Je sue comme une truie.  Juste pour aller plus vite, juste un peu plus vite.  J’ai les bras raides et les mollets bouillants.  J’ai peur.  Chaque fois.  Aux lumières; dans les ruelles.  Mais il faut que j’aille plus vite.  Il faut que je les dépasse, tous. Il m’arrive de trembloter, d’imaginer scène par scène des débarques que j’aurais.  J’ai le vertige. Des semi nausées. Plus vite.  Si je ralentis, je laisse la crainte gagner et je suis une très mauvaise perdante.  Si j’enlevais mes mains du guidon?

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