Je n’ai pas le pied marin.

par GP

Ya des soirs, comme ça, où je vais dans le quartier résidentiel derrière les shops Angus, et je roule. J’roule juste pour scèner, en freinant légèrement, pour contempler à travers les fenêtres et, peut-être, apercevoir ça l’air de quoi, une vie rangée.

Une vie sobre et sans remous.

Dans ces attroupements de maisons, ça sent perpétuellement le sapin et le lait de poule. C’est où tous les Noëls sont beaux et sans chicane. C’est aussi où on passe l’Halloween, car les gens rangés distribuent les meilleures friandises.

Les briquettes sont pareilles.
Les drive-in sont pareils.
Les lucarnes sont pareilles.

Les lumières peu franches sont d’un beige idyllique. Un brun sable à convoiter.

Ça ressemble à quoi? À quoi quand t’es pas du genre à faire des montagnes russes pour des riens, quand tu ne sursaute pas au rythme des textos que tu reçois ou non de ta baise de la veille, quand ton pouls ne grimpe pas juste parce que t’es pas patient.

Un arrondissement aux teintes de champagne flat et drabe, que tu veux pas vraiment, certes, mais parfois – juste des fois – un peu quand même. Car le beige renferme un caractère paisible, doux et rassurant, que nous les gens au spectre de couleurs vives, on prétend à l’occasion vouloir…

Quand les vaguelettes à la Moby Dick de notre quotidien coloré nous donnent au final un haut-le-coeur.

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