«Somewhere over the rainbow», mais où?
par GP
Il faut nourrir son culte.
Soigner ses convictions.
Cultiver sa fidélité.
Il faut labourer, encore et toujours, et encore, sa foi.
Toujours et tout le temps.
On peut s’essouffler à croire.
On peut s’époumoner à accorder de la crédibilité.
On peut suffoquer à faire confiance.
Comprends-le. S’il te plait. Lis-moi et entends.
Lis-moi et étouffe-toi.
Lis-moi et sens-toi étranglé.
Marche dans mes souliers.
Mets-les. Lace-les.
Et ne sois plus capable de respirer.
Tu étouffes.
Tu prends l’air. Tu l’écrases et le comprimes pour n’en laisser qu’une parcelle agace. Tu bouffes l’O2 sans même prendre conscience des autres. T’as un nombril gros comme un pamplemousse. Un melon. Une planète.
Lâche ton nombril.
Arrête de croire que le monde s’arrête hors de ton champ de vision.
Tu n’es qu’une pie provocatrice, qui se croit maître de ce qui n’est même pas.
Mais ça, toi, tu ne le sait pas.
Parce qu’avoir du bon sens, c’est pour les autres. Pas pour toi.
Parce que toi, t’as la raison. T’as le vrai infus.
Le faux vrai.
Le faux que tu crois vrai.
Décrcohe.
Lâche prise.
Sors ta tête de la glaise.
Ouvre tes yeux.
Décolle tes paupières de ta vision malmenée.
Et peut-être que tu verras tous ces bras hors d’haleine tendus vers toi.
Ces bras fatigués de ton égoïsme coquet.
Deviens une donatrice au lieu d’une receveuse. Tu vas voir comment tes oeillères peuvent prendre tout un autre sens.
Un sens opposé.
Je l’espère.