1910>2017 : shout out à Clara Zetkin
J’ai un vagin blanc non excisé
Et ayant le droit de voter.
Pour le souligner,
On m’offre une journée,
Même pas fériée.
J’ai un vagin blanc non excisé
Et ayant le droit de voter.
Pour le souligner,
On m’offre une journée,
Même pas fériée.
Molaires grinçantes
Aura goudron
J’griche
M’faudrait des antennes de lapin
Fait zéro, on pense à Julie Masse
Les égouts ont la mine basse
Des gouttes grosses comme des ballounes d’eau
En chute libre des cumulos
À veille du burn-out le pluviomètre
Journée de flotte, humeur piètre.
Mes sourires porcelaines s’effacent
Sous l’émail de ma force qui cède à l’impasse
Surie par la redondance de l’ennui
Par la symétrie de mes nuits
Mon aigre abandonné du doux
Lockdown entre l’arbre et l’écrou
Boom maussade
Avenir rétrograde
Comme une boule à coudre
Piquée par trop d’aiguilles
Surchargée ; pas assez de bourrure
Des morales vaudous criblent mes os
Squelette picoté
Optimisme passoire
Habille le tiers gauche du matelas
Un creux en forme de banane
Empreinte concave de ma carcasse diaphane
Encore vacant, le côté droit
Toujours prête
Alerte
Armée
La défensive parée
Gant de boxe sur mon poing
Clé à molette dans l’autre main
Et face aux plus costauds
S’élève la clôture barbelée
Celle qui sert d’enclos
À mon p’tit cœur invertébré
J’lave mes p’tits bobos
Avec du détergent pas écolo
Une tonne de plumes.
Une tonne de briques.
Une tonne de femmes.
Une tonne d’hommes.
Same same but (still) different.
À l’échappée
Des chiens de berger
Raide comme une peau trop tendue
Sur son tambour de guerre
Bêêê!
Ils voulaient que je geigne
Bêêê! Bêêê!
Joindre le troupeau?
Je ne crois pas, non.
Incapable
Juste à l’idée
De me faire domestiquer