Bill Crosby

par GP

Bill Crosby.
Il est là.
Bill.
Et moi aussi.
On valse un peu.  Juste assez.  Pas trop.

«I’ll be home for Christmas»

Je le serai aussi, Bill.
J’y suis.

J’y retrouve des souvenirs hétéroclites.  Cette fois-ci, c’était des objets. Cette fois-ci, c’était des odeurs.  Des chaleurs.  Des couleurs.
C’était la table de la cuisine réchauffer par les bûches qui braisent et le vin qui baignait.
Encore une fois, on a conquérit le monde ce soir.
Il était à nous.
Ah, ce Monde.  Le monde.  Notre monde.
Mon père et moi réussissons à tout coup (non : presque) à l’empoigné et l’amener à nous bécoter la joue.  Ce monde
cruel et beau.  Ce monde incompréhensible et prévisible.
On entend l’aiguille du vinyle d’antan, de ces années 50 où les hommes comme Bill, comme Bill Crosby, ouvrait la porte aux dames, leur tirait la chaise, leur offrait leur doigts afin qu’ils leur baise la main.  Ça joue doucement.  En arrière-plan, au premier dans mon coeur.
Il fait chaud.  Juste assez.  Pas trop.
C’est sec.
J’ai pelleter le balcon.  C’était de la poudreuse.
J’ai parti le feu.  C’était ma fournaise.
Je suis de retour dans la maison des mémoires, des blessures, des expériences.  De retour dans la maison familiale. De retour dans le foyer des vices.
Du porto.  Oui.  Je vous l’avait dit.  Du porto.
Alors, on trinque : à Noël!
Non.  Fuck Noël.
Pourquoi?  Parce qu’on le sait que c’est un prétexte.
On trinque à nous et à l’instant.  Cet instant qui, comme une photo, durera mais restera éphémère.  Bref. Court.  Mortel.

Ah! Bill!  «Merci d’être là» je me dis.
Bill et moi, dans une cuisine.  Pour «Noël».

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