Vicieux ou frileux?

par GP

Psychose et frousse du clavier.
Épouvante des relectures et phobie du mot.
J’ai trainé.  J’ai évité.  J’ai banni.
Pour un certain moment, la durée d’une respiration en deux temps.
La mise à niveau, mais…  Duquel?

Niveau 1:
L’approximatif qui fait rouler les banalités, voie stable et sécurisante.  Le connu fait toujours plaisir aux bouches qui palpitent.
Niveau 2:
L’implication d’un haussement d’épaules.  Les conséquences d’un sourcil qui hésite.  Les lèvres guindées, la langue malaxe avant d’enfin débiter.
Niveau 3:
Sous-entendus et jeux.  Soucis de l’accent grave ou circonflexe.  Complexité de l’impact.

Après temps de temps et de moments, ça revient au même.  Aux mêmes thèmes et sujets, à la même façon de dire et d’éditer.
Le style pervertit.
L’auteur est toujours corrompu.
Détourné vers son non absolu,
Et se répète : «comment savoir s’ils savent ce que j’ai connu»
L’autre est jamais maître de la vertu.

L’écriture est vicieuse.

On m’a dit cette semaine que l’écriture était dangereuse.  Que l’échange de billets rend fou.  Que l’écrit est trop compromettant pour trop de gens.  On m’a fait réaliser cette semaine que l’écriture peu rendre le laid délicieux et le beau honteux.
J’ai pensé… C’est peut-être qu’avec le noir sur blanc, la perspective perd ses repères.  Désarmée du ton, des mimiques, des traits, des égos, il hypnotise.

Le rituel de la lecture est une cérémonie à laquelle on doit être préparé.  L’initiation ne se fait pas sans disposition.  Les préliminaires sont non seulement fatidiques.  Ils sont empreint d’une démarche scientifique et chimique auxquelles le coeur et le cerveau tendent souvent à discorder.

À la vue d’un courriel, d’une lettre, d’un roman ou d’une revue : soyez avertis.
Ce qui s’énonce et s’expose sur papier est parrain d’une démarche en votre esprit.
Aux plus frileux je suggère de prendre garde puisque la prose investie mets en désordre.
Aux valeureux vicieux, je vous souhaite une belle aventure.

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