3…2…1… Ça tourne.
par GP
Je n’aime pas enfouir et cacher. Je n’aime pas dissimuler. Je montre. J’exhibe et je déploie.
Dernièrement, on m’a dit que je vivais ma vie comme au cinéma. Que j’avais besoin de me sentir au grand écran afin que les choses prennent et aient du sens.
Pourtant, je n’ai ni script ni caméra. Ni plateau, ni tarif.
Il est vrai que je chéris d’être en présence d’un public. Je réussis ainsi à valoriser, s’il y a lieu, ma transparence dans le regard et l’écoute de l’autre. Les applaudissements sont une prime qui vient après la performance. Toutefois, les acclamations ne sont pas conditionnelles à une réalisation personnelle.
Je tente de faire du théâtre. Je l’étudie, et quand j’en ai le privilège, je l’incarne, je l’interprète. Mon entourage, plus précisément les individus qui n’ont pas une proximité ou une ouverture adéquate à mon égard, croit que j’exécute mon karma en fonction d’une ovation future. Je fais donc le lien rapide que le «métier» de comédienne engendre des terrains flous où les masques et les répliques se confondent pour eux sans encombre à ma personne.
Et si j’étais biochimiste? Si j’étais médecin ou astronaute? Les analyses partielles posées sur moi seraient-elles renversées?
L’humain a besoin d’être approuvé. D’autres diront d’être aimé. L’être que nous sommes régit ses comportements autour de sa validation.
Étant comme je suis, j’aime donc tout autant l’approbation.
Je montre. J’exhibe et je déploie. C’est moi.
Vous n’aimez pas? Changez de canal tout simplement. Allez voir une autre programmation. Je resterai à l’affiche, gratuite et disponible, ni pour un Jutra, ni pour un Oscar.